Dans l’article précédent Le TOP des moments forts des 18 expéditions JBL - Partie 1 , j’ai parlé des expéditions des années 2025 et 2016.
En tant que responsable, voici la question qui m’est le plus souvent posée à propos des expéditions : « Quelle a été la plus belle expédition jusqu’à maintenant ? ». Et c’est justement une question à laquelle on ne peut pas vraiment répondre. Tout dépend de l’angle sous lequel on l’envisage et de ce qui intéresse la personne. Pour ceux et celles qui aiment les limaces dans la mer, notre expédition aux Philippines en 2007 aura été le septième ciel. Sur notre planète, on ne trouve guère de plus nombreuses limaces ni de plus belles qu’à Puerto Galera ! En revanche, quiconque voulait observer au moins une fois dans sa vie des néons et des scalaires altum en vrai et en couleur dans leur habitat naturel, aura trouvé son compte en Colombie en 2022. Mais, même avec la meilleure volonté du monde, je suis incapable de choisir UNE seule expédition qui serait la plus belle.
Je peux néanmoins raconter les moments forts des six dernières expéditions de mon point de vue personnel.
Expédition JBL Océan indien 2017
La destination de cette expédition englobait Madagascar, l’île Maurice et les Seychelles. J’ai trouvé Madagascar plutôt décevante. Peut-être était-ce dû aux guides qui n’arrêtaient pas de nous conduire vers des lémuriens et n’avaient pas compris que nous voulions voir des serpents et des lézards. Notre « événement requin » le plus marquant a été la rencontre avec les requins-baleines de Nosy Be. Il y a malheureusement de moins en moins d’endroits sur notre planète où l’on peut avoir de grandes chances de voir des requins-baleines. Une des routes migratoires des requins-baleines passe entre les côtes du Mozambique et de Madagascar. Comme le voyage aller et retour au Mozambique aurait été très chronophage, j’ai opté pour Madagascar. Deux jours durant, nous sommes sortis en bateau pour observer ces pacifiques géants des mers. Ces sorties sont restées gravées dans ma mémoire : assis à l’arrière du bateau à côté du moteur et respirant l’odeur agréable des gaz d’échappement, j'étais le premier dans l’eau lorsqu’un requin-baleine était à proximité. C’était le seul moyen pour moi de prendre quelques photos avant que d’autres plongeurs n’apparaissent à l’image. Même si les requins-baleines ne sont pas vraiment l’idéal à maintenir en aquarium, on reste marqué par une rencontre avec ces animaux. Comme pour les baleines, il est affreux de penser que ces créatures totalement pacifiques sont chassées et tuées. Sans doute justement parce qu’elles peuvent être si lentes et si confiantes, ne se doutant de rien.
La plus belle expérience vécue sur l’île Maurice n’a pas été un animal, mais l'hospitalité qui nous a été accordée par Goolam, notre importateur JBL. J’ai rarement rencontré une personne aussi joyeuse, aussi aimable et aussi engagée que Goolam ! Je lui en serai toujours reconnaissant.
Sous l’eau, les Seychelles étaient plutôt moyennes. Pour nous les aquariophiles marins, il y avait naturellement toujours quelque chose d’intéressant à observer, mais le plus impressionnant était le paysage au-dessus de l’eau. Les rochers de granit le long des plages de l’île de La Digue, lieu de tournage de la célèbre publicité Bacardi dans les années 90, avaient vraiment l’air aussi paradisiaque que dans la pub. S’il existe un décor de rêve sur cette planète, c’est bien là. Difficile de quitter ce beau paysage !
Tu trouveras d’autres détails – résultats des recherches, photos et vidéos – sur la page dédiée à l’expédition : Expédition Océan Indien
Expédition JBL Japon 2019
Notre expédition au Japon a certainement été l’une des expéditions les plus diversifiées : la grande métropole de Tokyo avec ses animaleries atypiques, les éleveurs de carpes koï au nord, près de Niigata, puis les deux îles paradisiaques d’Iriomote et d’Ishigaki au sud, près de Taïwan. Difficile d’avoir plus de diversité dans les destinations d’une expédition.
Chez les éleveurs de koïs, j’ai été la première personne munie d’un appareil photo sous-marin à pouvoir entrer dans leurs « Indoor Ponds » (bassins intérieurs) pour prendre des photos sous l’eau de leurs précieux reproducteurs. Les équipes m’ont d’abord très longuement aspergé de désinfectant avant de me laisser entrer dans l’eau. Mais les photos sont devenues vraiment très belles et je suis infiniment reconnaissant aux éleveurs, avec qui nous avons développé une amitié particulière au fil des années, de m’avoir accordé cette chance unique. N’oublions pas que ces animaux ont une valeur équivalente à celle d'un garage rempli de Ferrari et de Lamborghini.
Pour ce qui est de l’île Iriomote, à environ 2000 km au sud de Niigata, c’est une sortie en snorkeling que je n’oublierai jamais. À environ 300 m au large de la plage, on reconnaissait le tombant récifal aux vagues déferlantes. Sous l’eau, le lagon entre la plage et le récif est caractérisé par des blocs récifaux, toujours traversés de canaux. Entrés dans l’eau à trois, nous nagions en snorkeling en direction de ce tombant récifal, mais mes deux collègues se sont arrêtés au bout de 200 m. Le courant en sens inverse était trop fort pour eux. Les blocs récifaux étaient déjà très intéressants. Ça grouillait de serpents marins ! C’était le plus grand rassemblement de serpents marins que j’avais jamais vu. Ce sont des animaux très venimeux, mais totalement pacifiques. Il est même possible de prendre des photos en gros plan de leur tête à 5 cm de distance, sans aucun danger. Mais moi, je voulais voir ce qui se passait du côté de l’océan, après la crête récifale. On pourrait peut-être même y voir des requins ? Mais pour ça, je devais nager au-dessus de la crête et remarquais trop tard que ce n’était pas tout à fait sans danger. L’eau au-dessus de la crête récifale était extrêmement peu profonde, si bien qu'il n'y avait plus que quelques centimètres de distance entre moi et les coraux acérés. Les vagues entrantes se brisent juste au-dessus de la crête récifale et tous les surfeurs connaissent alors l’astuce et plongent simplement sous les vagues. Mais c’est justement ça qui ne fonctionne pas dans 40 cm d’eau ! Pourtant, j’y suis arrivé et au bout de vingt minutes épuisantes, j’ai atteint le bord du récif externe. La faune piscicole y est complètement différente et il était passionnant d’observer les poissons de ce tronçon de récif parfaitement intact sans être dérangé. Le chemin du retour avec les vagues a été ensuite une autre expérience intéressante.
J’ai un souvenir très amusant de notre lodge sur l’île sauvage d’Iriomote. Au cours de notre première randonnée dans les environs de l’hôtel, nous avons remarqué une clôture à mailles serrées d’environ 60 cm de haut qui entourait tout le complexe hôtelier. En réponse à notre question, on nous dit qu’elle était destinée à empêcher les serpents d’entrer. Pour nous, une indication bien sûr intéressante et nous avons intensivement inspecté la clôture. Nous y avons trouvé plusieurs serpents (inoffensifs), mais toujours du côté intérieur de la clôture ! Elle les empêchait donc de s’échapper pour retourner dans la jungle. Un truc super une clôture comme ça !
Tu trouveras d’autres détails – résultats des recherches, photos et vidéos – sur la page dédiée à l’expédition : Expédition Japon